Zinzin de zinc

Zinzin de zinc

Investir dans du zinc, dans un producteur de zinc, ou bien dans de l’indium, le cas Nyrstar.

Il y a quatre ans, s’exposer aux pays émergents et de manière contra-cyclique signifiait  investir dans les matières premières : principalement les métaux précieux, le pétrole, des produits agricoles et quelques métaux de base. En 2013, les matières premières devenaient dernières  tant ce désinvestissement était important.

En 2014 la machine c’est à nouveau renversée, les flux investis vers les ressources naturelles sont de nouveaux positifs, particulièrement sur les métaux et un débat rejaillit naturellement : faut-il investir dans  les métaux ou bien dans les sociétés minières ?

C’est égal,  de nombreuses entreprises minières ne sont pas hedgées,  les prix de leurs actions reflètent l’Ebitda, lui-même reflet des cours des métaux qu’elles produisent.

Dans ce cas, tout comme les marchés calmes se ressemblent tous et les marchés nerveux sont agités chacun à leur façon, les entreprises minières polymétalliques offrent la sécurité du conglomérat  tandis que les « pure players» offre l’agitation du mono-produit.

Sous cet angle, Glencore qui produit un peu de tout dont du zinc, serait moins exposé que de plus « pure players » tel que Vedanta zinc, Nyrstar ou bien Korean zinc.  Mais si le zinc continue de s’envoler alors pourquoi ne pas prendre le risque ?

En effet, le métal que tout le monde attend depuis déjà quelques mois, voire quelques années, est le zinc. Les prix sont en nette hausse ce printemps pour des raisons d’un déséquilibre offre-demande en Chine. Elle représente 40% de la production mondiale et les nouvelles régulations environnementales mais également les inspections de sécurité étaient fatales à de nombreux petits producteurs. En outre d’importantes mines de zinc au Canada, en Irlande, au Pérou et en Australie ferment et les mines qui les remplaceront ne sont pas pleinement opérationnelles, de plus quel en sera le coût complet ?

Enfin les mineurs de zinc sont rarement affineurs de zinc, l’affineur facture son outil de production au mineur le mieux disant et la conjoncture est favorable au premier. Ce goulet d’étranglement naturel existe et il est essentiel de bien le comprendre.

Dans ce contexte, Nyrstar le mineur-affineur notamment implanté à Auby dans le Nord reste un cas intéressant. Il bénéficie de ses mines et il facture également l’affinage de concentrés offerts par d’autres mines. De plus, dans la formation de l’Ebitda l’émergence des by-products, des métaux mineurs contenus dans les minerais, est assez peu révélée. Pourtant, à Auby, Nyrstar réussit l’exploit de produire l’indium contenu dans les concentrés de zinc. Indium que vous retrouvez par exemple dans vos écrans tactiles. Déclaration d’intérêt : cette dynamisation de l’Ebitda, d’autres métaux critiques sortiront probablement bientôt de ses concentrés, m’encourage à détenir des actions  Nyrtsar. Mais il est tout autant louable de courir après Korean zinc, Vedanta, Chelyabinsk …

Coté demande l’acier galvanisé, la construction et l’automobile sont les principaux débouchés et détenir des actifs zincs permet donc d’être exposé à la Chine et à son stimulus économique actuel.

L’intumescence des cours du zinc actuels, au plus haut depuis trois ans s’explique parfaitement, l’opacité de la production chinoise de zinc tranche avec la limpidité de sa consommation. Les mystagogues s’abandonneront à l’optimisme.

Publié dans Les Échos le 10 07 2014