Le découplage des taux de croissance qui a eu lieu sous nos yeux sur la période 2008-2010 entre l’Europe méditerranéenne, les USA, le Japon d’une part, le Brésil, l’Inde, la Chine, les 11, le Canada, la Scandinavie, la Suisse d’autre part avait pour reflet deux groupes d’investisseurs : celui des pays endettés et leurs achats d’or et celui des pays non endettés et leurs investissements dans la croissance nationale.
Peut-on préciser que la contrevaleur de l’EBIT de l’or, le put dollar, viendra peut-être à maturité juste avant les résultats des élections américaines du 2 novembre ?
Cet échange précédait la question de mes interlocuteurs sur les prix des ressources. Avant d’y répondre, plusieurs facettes devaient être observées. Premièrement l’appréciation des monnaies des pays émergents ; deuxièmement les fondamentaux des marchés des ressources eux-mêmes tant les parts du réel et du non-réel se transforment aussi vite qu’elles restent à expliquer ; troisièmement la géopolitique des ressources naturelles autour de trois aspects structurants : les conséquences de la marginalisation de l’endettement, la dé-globalisation et ses deux filles que sont la ré-régulation et les formes les plus diverses d’expression de nationalisme autour des gisements de matières.
Ces éléments du nouvel ordre normal sont le décor de l’argumentation de « Après l’or, l’intelligence et les matières critiques», ils transforment comme jamais l’accès aux ressources et les choix d’investissements. En effet, la mutation se poursuit dans la gestion du risque placement matières premières. Il se déplace une nouvelle fois le long de la chaine de valeur entre ressources naturelles elles-mêmes, les sociétés qui les exploitent voire les industries qui les utilisent.
Autant de réponses aux fonds qui m’interrogeaient récemment sur leurs investissements matières premières. Pour eux comme pour un particulier il est utile de revisiter maintenant les clefs de répartition d’actifs au regard des risques qui y sont attachés (micro, macro et plan) d’une part et d’autre part en fonction des suites attendues des nouveaux modèles de rentabilité issus des nouveaux équilibres monétaires.