Coldinnov : refroidir le climat avec du feu

Une innovation majeure dans la production frigorifique diminue le réchauffement climatique et augmente la sécurité alimentaire mondiale.

Imaginons fabriquer du froid industriel ou à usage domestique sans compresseur ni absorption liquide-gaz, c’est-à-dire sans hydrofluorocarbure (les gaz réfrigérants attaquant la couche d’ozone), sans les huiles frigorifiques hors de prix, sans l’usure mécanique d’un compresseur — donc sans entretien ni pièces de rechange —, sans la chaleur dégagée ni le de bruit insoutenable la nuit des compresseurs, sans l’électricité des groupes électrogènes en Afrique — donc sans diesel —, etc.

Ces économies, et ce bien-être provoqueraient une révolution de rentabilité de toutes les filières industrielles consommant de la réfrigération. Ici, chacun pense immédiatement à la chaîne du froid — l’avion ou le cargo quittant le producteur à l’autre bout du monde, le camion frigorifique et l’armoire réfrigérée du supermarché — ; mais le froid est également indispensable aux rotatives des imprimeries, aux métiers de la santé, aux automobiles, à toute l’industrie agroalimentaire, aux centres informatiques — data centers —, à la climatisation de process, à l’industrie minière pour réfrigérer les mines profondes, à la climatisation domestique ou de confort, etc.

Si le froid représente 16 % de la consommation électrique française, aux États-Unis où l’électricité est principalement carbonée la part de la consommation électrique uniquement due à la climatisation (hors réfrigération domestique, commerciale, industrielle et de process) est de 14 % (et monte à 21 % dans le sud du pays) ; quant à la Chine, où 71 % de la production électrique sont liées au charbon et au gaz, le marché de l’air conditionné explosait en 2017.

Au total, l’industrie du froid (à compresseurs ou bien à absorption liquide-gaz) représenterait un marché de près de 100 milliards dollars en 2018, et est en progression de près de 10 %.

C’est ce marché qu’une prochaine licorne française va révolutionner.

Son process élimine la consommation de matériaux et de ressources naturelles, et, autre économie, il réduit de 70 % la consommation électrique. C’est une innovation qui diminue le réchauffement climatique.

Coldinnov, (www.coldinnov.com) c’est son nom est une entreprise aux racines angevine (Christian Cesbron, Jean Louis Juillard) et toulousaine (Lionel Bataille). Son procédé, un réacteur breveté, thermochimique solide-gaz NH3 réversible, fonctionne en circuit fermé et ne réclame ni entretien, ni adjuvant, ni hydrocarbures, ni matières consommables, ni gaz nocifs, etc.

Le réacteur Coldinnov produit du froid à partir d’une source de chaleur perdue. Cette chaleur fatale est celle d’une machine, d’un moteur thermique (voiture, avion, bateau), d’une chaudière, d’un groupe électrogène, d’une pile à combustible (hydrogène), d’un process d’incinération, la chaleur naturelle de la terre dans les galeries minières. Elle provient aussi d’énergies renouvelables telles que le solaire thermique ou la biomasse.

Parce que la machine Coldinnov sait aussi bien réfrigérer le process industriel d’une usine en France, des fruits et légumes bord champ en région subtropicale ou encore les galeries d’une mine aux États-Unis ou en Afrique, c’est une avancée technologique équivalente au bouleversement créé par la photo numérique sur l’argentique.

En outre, parce que le réacteur Coldinnov s’intrique dans les procédés de l’industriel, cet enchâssement induit d’importants gains de productivité.

La maturité technologique (Technologie Readiness Level, TRL) de la machine Coldinnov est de niveau 6 sur une échelle de 1 à 9. Elle est donc très avancée, et dépassera 7 au cours du trimestre puisqu’une première machine sera installée dans une usine en France. Le retour sur investissement de ce client sera de deux ans, ou moins, grâce notamment aux économies d’électricité et aux gains de productivité déjà identifiés. Ceux qui sont encore cachés ne sont pas comptabilisés. Ici la fécondité de l’imprévu excède de beaucoup nos imaginations, et cela fonctionne aussi pour les économies engendrées par le réacteur Coldinnov.

Son TRL évoluant à grande vitesse vers 9, avec une levée de fonds de 5 à 10 millions € Coldinnov et ses partenaires industriels se lancent vers leurs premiers marchés mondiaux : process industriels et agroalimentaires. L’entreprise abordera également l’Afrique où 40 % des récoltes sont perdus par absence de stockage frigorifique. Le photovoltaïque, couplé à la machine Coldinnov, éliminera ce grand gaspillage. Ici le processus s’inscrit radicalement dans la démarche responsable environnement social-gouvernance.

Enfin, immédiatement ensuite, l’entreprise s’attaquera aux marchés domestiques et tertiaires.

Le réacteur Coldinnov est l’innovation majeure depuis les débuts de la réfrigération industrielle. Elle conjugue économie d’énergie, transition énergétique intelligente, sécurité alimentaire, protection de l’environnement et de la couche d’ozone.

En synthèse Coldinnov utilise la chaleur naturelle ou anthropique pour diminuer le réchauffement climatique de la planète, et ceci dès maintenant.

Publié dans Les Échos le 12 10 2018