In Les Echos 16/09/2009
Le cuivre est un matériau de construction que l’on retrouve dans tous les bâtiments à usage privé ou industriel, dans les véhicules, sous la mer, dans les airs. Sa production minière n’est pas concentrée en quelques mains (à la différence du nickel ou du palladium), et on en trouve un peu partout. Suivez son marché et vous comprendrez la santé économique du monde.
Ses atouts font ses travers. Un grand marché profond et liquide encourage l’investissement financier (une rumeur indique même que des banques centrales auraient substituées des réserves monétaires en cuivre), lequel provoque de temps en temps des bulles de prix exubérantes, des variations de stocks incompréhensibles.
Il y a deux ans j’en parlais avec un économiste d’une grande société minière. Nous débattions sur les niveaux de prix qui, à près de 9.000 dollars la tonne, étaient selon lui indéniablement trop hauts tandis qu’ils reflétaient, selon moi, une nouvelle donne liée aux hausses successives des coûts de production d’une part et à la vigoureuse consommation chinoise d’autre part.
L’effet massue de la crise de 2008 sur les prix des métaux nous a montré quel était le prix plancher actuel du cuivre : autour de 3.000 dollars. Alors que toutes les forces se sont conjuguées pour peser sur les cours du cuivre, les prix les plus bas de 2008 sont restés plus de deux fois plus élevés que le prix moyen du cuivre 5 ans plus tôt.
Cours du cuivre (Londres) / source : Reuters
Alors le prix d’aujourd’hui, que vaut-il ?
6.000 dollars la tonne, le prix actuel, c’est à mi-chemin de ses plus hauts de l’an dernier (près de 9.000 dollars) et des plus bas constatés récemment (3.000 dollars). Deux éléments tout d’abord : des négociations salariales touchant 20% de la production minière mondiale vont s’ouvrir d’ici à la fin de l’année et il n’existe pas beaucoup de nouveaux projets miniers pour l’après 2009. Enfin, pour une Chine dont la moitié de la consommation du métal rouge va dans les infrastructures électriques – elle se projette dans le tout électrique de l’après pétrole -, c’est à mon avis un bon prix moyen.