Le cuivre à
15.000 dollars disions-nous le 9 novembre, et l’aluminium à 4.500
dollars le 26 novembre. Ce vendredi 10 décembre le premier ETC cuivre sera lancé par ETF Securities.
C’est donc un accès direct, simple, sûr et physique, comme l’ont déjà
expérimenté les investisseurs via les ETC or, argent, platine et
palladium.
Ce produit sur le cuivre, lancé en même temps
que deux autres ETC sur l’étain et le nickel, répondra aux règles du
LME, et Deustche Bank sera le gestionnaire.
ETF Securities serait en avance sur BlackRock et JPMorgan, alors que
Glencore et Credit Suisse travailleraient sur un même instrument
consacré à l’aluminium. Aucune banque française n’est à ce jour
concernée par cette innovation.
Il est évident que le marché du cuivre, déjà
très tendu par l’extension du réseau électrique chinois et demain du
réseau indien, ne gagnera pas en souplesse avec ce nouveau produit et
qu’une volatilité supplémentaire des prix est attendue.
Toutefois le succès reste pour le moment une interrogation. En effet,
l’évolution des frais de stockage, d’assurance et de gestion sera
certainement étudiée au millimètre car ils se révéleront non
négligeables, entre 5 % et 15 % suivant les cours des métaux.
Par ailleurs, si le marché de l’or est assez facile à comprendre, les marchés à terme des métaux de base sont plus incertains. Par exemple, les écarts actuels entre spot et terme sont-ils assez puissants pour qu’un « carry trade » perdure ? Et le mélange est aigre-doux entre transparence imposée sur les opérations du LME (ce n’est pas le cas des OTC), les stocks dans d’autres entrepôts et des évènements plus ou moins programmés et obscurs qui entachent toujours la vie des marchés. Sur le même sujet
Poursuivons. Si une mine d’or ne produit plus,
le marché industriel n’est pas en péril tant il existe de stocks
disponibles ici et là avant d’atteindre celui des banques centrales si
elles se remettent à vendre un jour. Lorsqu’une mine de cuivre s’arrête
(cf San José au chili) alors que les stocks sont durablement bas, l’impact sur les prix à la consommation peut-être violent.
Le monde consommera probablement plus de cuivre dans les cinquante
prochaines années que dans les 2000 dernières. La perspective
d’étranglement semble la même pour l’étain, mais moins contrariante pour
le nickel.
Dernière vision, les applications industrielles du cuivre seront-elles toujours possibles lorsque le métal coûtera 15.000 dollars ? Comment assurer la sécurité d’un câble électrique cuivreux sous-marin traversant un bras de mer, l’Atlantique, le Pacifique, ou bien tournant autour de l’Afrique, si le métal coûte entre 15.000 $/t et 30.000$/t ?
Lancer un tel produit est un coup de menton au G20, alors que celui-ci souhaite l’an prochain démontrer pouvoir maîtriser les prix des matières premières