Faillite des terres rares

Pourquoi les terres rares, annoncées comme la terre promise des investisseurs sont-elles devenues une débâcle ?

Au risque de troubler d’aucuns qui imaginent un étranglement du marché des terres rares par la Chine, le marché est si déprimé que l’un des deux producteurs occidentaux risque de ne pas pouvoir payer le coupon de ses obligations le mois prochain.

Selon Bloomberg, Molycorp s’acheminerait vers une restructuration de son capital. Celui-ci évoluait d’environ 6 milliards de dollars en 2011 à 93 millions récemment, la dette aurait été dernièrement évaluée proche de 1,6 milliards, des obligations pourraient être converties.
Pourquoi les terres rares annoncées comme la terre promise des investisseurs sont-elles devenues une débâcle ?
Parce que les terres rares ne sont pas rares, que le prix sont bas, les consommations actuelles sont passées par des actions de « redesign to cost » pour réduire les quantités unitaires, les consommations prévues ne se sont pas déjà transformées en réalités, les mines chinoises ont été réorganisées, les taxes à l’export chinoises sont éliminées depuis le 1er mai 2015.
Avoir des obligations converties en bas de cycle, ce n’est pas nécessairement une mauvaise affaire. Pour autant que l’on déchiffre que les terres rares sont abondantes et que leurs productions sont en expansion, mais que leurs marchés sont éloignés des théories conspiratrices, qu’elles sont  une ressource naturelle guidée par les coûts miniers, une rentabilité long-terme des mines sujette au respect de l’environnement, à la gestion géologique et au marketing.
Bref, business as usual.
Publié dans Les Echos le 29 05 2015