J’ai refusé l’offre de mon banquier pour différentes raisons. Des UC mélangent plusieurs métaux précieux. Trop d’opacité.
Depuis quelque temps, la situation était devenue si intensément captivante que j’avais décidé de prendre quelques métaux précieux en portefeuille sous la forme de mines d’or.
Hier, mon banquier rattrapait mon opinion en soulignant que les
échéances politiques en Europe (France, Pays-Bas, Allemagne) après le
Brexit et les États-Unis de l’aventure Trump, étaient autant
d’incertitudes. J’ajoute au débat, la prochaine fuite des obligataires
vers d’autres supports, la non-corrélation de l’or avec d’autres grandes
classes d’actifs, les taux d’intérêts,…etc. Il concluait donc que l’or
semblait un support particulièrement intéressant. Mais contrairement à
ma façon de faire, il proposait d’acheter un fonds investissant dans les
métaux précieux plutôt que dans les mines.
J’ai refusé son offre pour différentes raisons.
Premièrement, je n’apprécie guère les ETF métaux précieux. Ils sont
déjà très populaires et très fréquentés ; il est facile d’y rentrer,
mais peut-être compliqué d’en sortir indemne. Je m’interroge également
sur les taux d’intérêts réels alors que la hausse des taux monétaires
sera contrebalancée par une hausse de l’inflation ?
Deuxièmement, des unités de compte, telle celle présentée par mon banquier, proposent de suivre les prix de l’or grâce aux termes. Mais dans le détail l’UC peut mélanger plusieurs métaux précieux et d’autres éléments, qui opacifient l’outil avec probablement un rendement sans imagination. Par exemple, un mélange entre de l’or, de l’argent, du platine, du palladium ou bien des taux d’intérêts. Puisque ces instruments sont capables d’évoluer chacun suivant des logiques différentes voire opposées, nous n’avons plus la pureté d’un investissement or.
Il reste les pièces et lingots, mais la fiscalité attriste leurs rendements.
J’ai donc choisi de conserver mes mines d’or, à mes risques et périls certes, car il me semble que dans l’univers des métaux précieux c’est le devin le moins assujetti à ma boussole, les taux d’intérêts réels, le moins opaque et le plus en retard.
Publié dans Les Échos le 15 03 2017