Les lobbies sont à l’œuvre dans ce dernier épisode concernant la publication du rapport de l’Agence Internationale de l’énergie. Décidément la réunion internationale de Copenhague sur le climat commence à se mettre en place.
Cette agence est accusée de s’arranger avec les chiffres qu’elle publie pour ne pas se fâcher avec les Etats-Unis et ne pas encourager une ruée financière sur le secteur.
Curieux raisonnement.
Si ce « peak oil » arrive un jour, ce qui arrivera certainement, il devrait plutôt encourager une véritable bousculade vers l’énergie de substitution, l’électricité, que nous avons déjà évoqué ici via ses multiples vecteurs : lithium, nickel, hydrogène, cuivre, uranium auxquels nous ajouterons l’argent métal s’il arrive à s’imposer comme catalyseur dans les prochaines piles à combustible.
Et de même manière que l’acronyme BRIC évoque quatre pays, LUNA évoquera quatre matières électriques Lithium, Uranium, Nickel, Argent.
Mais revenons à l’AIE et sa publication.
La polémique réside dans un chiffre, 120 millions de barils de pétrole par jour. Est-ce possible oui ou non ? Oui et le pétrole est au prix actuel ; Non, les détracteurs prédisent moins de 90 millions de barils jour et une panique s’impose d’elle-même.
Ce soir sur le brent à New-York tout est calme car la faiblesse de la question posée est l’absence d’indication du prix de revient des productions en question. Produire plus est toujours possible mais cela coûte plus cher. Le débat n’est pas neuf et ce que l’on remarque sur le graphe publié par l’AIE est que la totalité de l’énergie disponible est toujours en croissance ; la production de pétrole a été remplacée notamment par du gaz.
Donc qui a à perdre dans cette polémique ?
A court terme certainement pas les producteurs actuels de pétrole ni les futurs producteurs d’énergie carbonée. Non plus à moyen terme les producteurs de nouvelles solutions énergétiques électriques. Non plus la négociation sur le climat au Danemark. L’agence ? Il faudra attendre quelques années pour savoir si elle avait raison mais le calendrier de ces confidences prouve aussi que les lobbies jouent à plein l’arme du dénigrement afin de resserrer la négociation de Copenhague.
Mais vous qui avez le choix, achetez-vous en bourse un producteur de pétrole ou bien un producteur d’uranium ? Un producteur de sable bitumineux ou bien un producteur de lithium ou de nickel ? Un producteur de gaz naturel ou bien un producteur d’hydrogène ?
Ce combat d’experts prouve une fois encore que raisonner vrai avec des éléments par définition inexacts et imparfaits est une science qui n’est pas facile.
Difficile de conclure sinon se rappeler le bon mot de Cicéron : lorsque deux oracles se rencontrent-ils se racontent des histoires et ils rigolent.
Publié dans Les Échos le 11 11 2009