Chute du prix des matières premières, baisse du fret maritime : la situation semble comparable à celle de 2009. Le marché serait à l’aube d’un fort rebond.
Métaux, énergies, certaines denrées agricoles et le fret maritime également ont tous de bonnes raisons de baisser : surproduction, stocks, coûts de production en baisse avec la baisse du pétrole, consommation hésitante, valeur du dollar et au final la réaction en chaine de fonds d’investissement se protégeant par des ventes à découvert … Pour certaines matières premières la chute est même comparable à celle de 2009 notamment le pétrole, et ce n’est pas terminé puisque le Brent doit atteindre les 30$.
Un rebond, comme en 2009 ?
Si le générique de l’émission Concordance des Temps sur France Culture a raison – le coup d’œil de l’histoire, le recul vers une période passée, donne toujours des perspectives et il permet à la réflexion d’y voir les problèmes qui sont les mêmes et ceux qui diffèrent, mais également d’entrevoir des solutions – nous sommes à l’aube d’un fort rebond tel celui qui débuta en 2009. Nous serions dans une période d’opportunité historique et c’est le moment de faire son marché.
D’ores et déjà, les zones de stockage de pétrole à terre et en mer voient leurs prix augmenter en vue de prochains entreposages anticipant la future hausse des prix. Dans la guerre des coûts opposant le pétrole du Golfe Persique aux hydrocarbures de schiste des Etats-Unis, la variable penche évidemment en faveur de l’Arabie Saoudite. Celle-ci dispose également d’un vaste réseau marketing outremer et son objectif reste et restera les 90 dollars.
Dégringolade des prix
Les prix du cuivre en forte baisse ne reflètent pas une réelle surproduction, bien au contraire. Les petit surplus sont judicieusement absorbés par les achats du stock stratégique chinois notamment comme aujourd’hui, lorsque les prix plongent. Aux prix actuels inférieurs à 6000 dollars la tonne, 25% des producteurs, les moins performants, font des pertes.
Cette situation ne durera pas bien que la baisse des coûts liée au dollar et au diesel apporte son bol d’oxygène aux mines les moins compétitives qui rencontre une surperformance passagère. Les prix du zinc ou de l’aluminium restent dans des zones moins tumultueuses car leurs cycles production-consommation sont moins impactés par le marché chinois et sa période de nouvelle année.
Le minerai de fer enregistre également une perte de 50%. Là encore la guerre commerciale entre les australiens, les Brésiliens et les Chinois tournera en faveur des producteurs les plus performants, c’est-à-dire ceux de l’hémisphère sud.
Des échanges mondiaux plus intenses ?
A 75 dollars, de nombreuses mines chinoises sont deux fois trop chères ; à moins de 60 dollars la situation est d’autant plus intenable que la baisse du fret renforce les compétitivités brésiliennes et australiennes. La compétitivité des mines russes est également fortement renforcée.
La situation du fret maritime est un baromètre de l’ensemble. Le fuel maritime est en baisse de plus de 50% – suivant les routes – le fret enregistre une baisse de 35 à 50%, voire plus. C’est la promesse d’échanges mondiaux plus intenses. C’est lorsque tout le monde s’en écarte qu’il faut revenir vers les ressources naturelles.