Cette année le zinc fera face à cette situation, une particularité souvent évoquée notamment dans zinzin de zinc.
Si une mine s’épuise sans être remplacée par un nouveau gisement, à consommation égale, le déséquilibre offre/demande s’installe et peut provoquer une hausse des prix. Cette année le zinc fera face à cette situation, une particularité souvent évoquée notamment dans http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-105159-zinzin-de-zinc-1023585.php zinzin de zinc .
En 2015, des mines de zinc fermeront, notamment Century en Australie et Lisheen en Irlande, jusqu’à récemment ces deux mines représentaient environ 5% de la production minière mondiale. De nouveaux projets sont lancés, mais comme toujours ils souffriront de retards techniques, sociaux ou bien économiques. En outre, des projets miniers verront le jour en Chine, pays qui déplace le compromis entre mines et environnement en faveur de ce dernier. Le président chinois a déclaré la « guerre à la pollution » elle-même parfois trouvant sa source dans la négligence de la sécurité au travail et la corruption. Par conséquent, la production chinoise rencontrera d’inédites contraintes environnementales et de sécurité.
Coté demande, au cours des cinq dernières années la consommation
chinoise augmentait de 10% par an. Les aciers galvanisés représentent
60% de la consommation mondiale et les aciéristes chinois sont les
premiers mondiaux. Les indications de marché qu’apportent leurs clients
sont positives aussi bien en provenance du secteur de l’automobile que
de ceux des infrastructures, elles se sont en revanche assagies pour le
bâtiment. A l’échelle mondiale la consommation de zinc pourrait
continuer de croitre à un rythme proche des 4%.
Ceteris paribus, alors que la
production de zinc n’augmentait que de 15% au cours des sept dernières
années, en moins de temps qu’il n’en faut pour trouver un nouveau
gisement de zinc et construire une mine, la consommation réclamera des
volumes de zinc 30% supérieurs aux volumes actuels.
Certes, des concentrés de zinc sont encore disponibles comme
l’illustrait une indication de hausse des frais de traitement de 10%
consentie par le mineur Teck à l’affineur de zinc Glencore. Mais il est
peu probable que cette production puisse combler le déficit à brève
échéance, il ne peut pas non plus être résorbé par les stocks de métaux
disponibles, notamment ceux du LME, ils sont déjà en baisse. Au
printemps 2013 ils représentaient 2 mois de consommation mondiale mais
ils sont désormais deux fois moins élevés. En outre, les statistiques
indiquent des stocks à 90% situés dans les entrepôts nord-américains du
LME et quasiment épuisés dans les entrepôts asiatiques et européens.
D’éventuels acheminements physiques traversant les océans
renforceraient les prix.
Depuis 5 ans les prix du zinc restent stables entre 1800$ et 2400$. Malgré une récente déprime des cours, comparés à l’été 2013 ils restent sur une pente ascendante. Ils synthétisent, à leur manière, un lent étranglement qui peut rapidement conduire à une hausse des prix du zinc d’environ 20%. A moyen terme, une anticipation est souvent une certitude oubliée, et lorsque la réduction de l’offre impactera réellement les stocks cachés de zinc métal et les réserves de concentrés, une hausse plus substantielle pourra atteindre les 60%.
Publié dans Les Échos le 07 04 2015