À quoi s’attendre pour l’économie mondiale en 2020  ?

In la Tribune 27/11/2019

Alors que continuent de croître les inégalités de revenus, de richesse et d’accès à la santé à l’origine de protestations dans l’ensemble du monde, la confiance ne reviendra pas en 2020 tant que l’on souhaitera être jugé sur sa communication ou ses actes, au lieu de ses résultats. Il n’est pas certain que ces protestations s’éteignent si les indicateurs avancés de récession sont positifs, tel l’affaiblissement brutal de la croissance dans le travail temporaire aux États-Unis ; voire si la politique continue d’être en guerre contre le monde et que le comble de la contradiction d’un monde en révolte soit atteint alors que deux milliardaires, Donald Trump, sous une procédure d’impeachment, et Michael Blomberg, s’opposeraient l’an prochain au cours de l’élection présidentielle étatsunienne.

Alors que continuent de croître les inégalités de revenus, de richesse et d’accès à la santé à l’origine de protestations dans l’ensemble du monde, la confiance ne reviendra pas en 2020 tant que l’on souhaitera être jugé sur sa communication ou ses actes, au lieu de ses résultats. Il n’est pas certain que ces protestations s’éteignent si les indicateurs avancés de récession sont positifs, tel l’affaiblissement brutal de la croissance dans le travail temporaire aux États-Unis ; voire si la politique continue d’être en guerre contre le monde et que le comble de la contradiction d’un monde en révolte soit atteint alors que deux milliardaires, Donald Trump, sous une procédure d’impeachment, et Michael Blomberg, s’opposeraient l’an prochain au cours de l’élection présidentielle étatsunienne.

Tout est possible au Royaume-Uni

Dans la même rubrique « Les fous conduisent les aveugles », tout est possible avec les élections législatives de décembre au Royaume-Uni. Espérons qu’elles écriront le scénario de la saison 4 du Brexit, celle de la sortie effective, et la plus brève possible. La saison 5, celle du Scoxit brûle d’impatience.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et le reste du monde sont la nouvelle norme. C’est une menace sans fin qui pèse sur la croissance, elle-même pourtant entretenue par des taux bancaires négatifs favorables à la dette et donc à terme source de dégradation des obligations des entreprises. Pour autant que les normes de notation ne soient pas elles aussi bouleversées, le stock d’High Yield continuera d’augmenter pour le bénéfice d’investisseurs appréciant le risque et en recherche de rendements élevés.

Les autres, éloignés plus que par le passé de l’acceptation du danger investiront dans les valeurs refuges : l’or, qui prend plus de place dans les portefeuilles au détriment des hydrocarbures, et l’immobilier. Toutefois, si ce dernier continue d’être le sauveur d’une croissance chinoise plus faible, et qu’il soutient l’acier à bout de bras, à Sydney, il est en baisse, et à Londres il devrait sortir affaibli des feuilletons du Brexit. Il reste à vérifier par l’expérience si ces tensions seront contagieuses ou à l’inverse continueront d’être profitables à d’autres marchés européens notamment Paris, l’Écosse, l’Irlande…

Les véhicules électriques, encore trop chers

Dans l’industrie, la montée en puissance de nouvelles filières électriques dans un contexte de crise économique sera dérangeante sous son aspect social. La réduction en 2019 des subventions chinoises sur les véhicules électriques (la Chine représente 50 % des ventes mondiales) pesait sur les ventes et 2020 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. Une automobile électrique nécessite 30 % à 50 % de main d’œuvre en moins qu’une voiture classique, et cette baisse continuera au fur et à mesure que sa construction passera à l’impression 3D. La contraction des coûts est nécessaire pour que le prix de ces véhicules devienne accessible et contrebalance la réduction ou la disparition de subventions dont ils bénéficient.

En Allemagne, c’est la disparition des subsides en faveur du secteur éolien qui perturbe le modèle social et affaiblit le modèle économique. Ni l’un ni l’autre ne sont viables et à la fin de l’été, Senvion, le numéro 4 du secteur, faisait faillite (il était vendu à la découpe). De son côté, Enercon supprimera quelques milliers d’emplois. Les deux secteurs de l’automobile et des énergies sont vecteurs de croissance futures et se consolident dans cette perspective. Ainsi, les courbes d’expérience diminueront la demande de métaux dont les prix sont tous orientés à la baisse.

Plus de gaz naturel, moins de charbon

Du côté de la demande, la récession s’accompagne d’une réduction de l’offre des métaux qui limite leur dévaluation. La situation gaz naturel est différente. Sa production mondiale est en hausse et son empreinte carbone deux fois moins élevée que le charbon, mais ce dernier, qui a bien résisté en 2019, notamment autour de l’océan Indien et de la zone pacifique, verra son remplacement par du gaz s’intensifier en 2020. Les États-Unis substituent l’un à l’autre, la Chine a désormais accès à d’importants volumes de LNG et restreint l’importation de charbon. Il suffirait que la capture de carbone prenne son essor pour que le marché de la décarbonation, qui signifie moins de globalisation, prenne une vitesse de croisière.

Dans cette ambiance crisophile, l’optimisme économique est réservé au présent, voire au passé immédiat – c’était mieux avant- plutôt qu’au futur. Cela nous oblige à moins de narcissisme et plus de cynisme. Pour changer cette situation, il existe des choix tournés vers moins d’espérance et plus d’endurance. D’aucuns devraient être plus scrupuleux et modérés en tout, y compris dans les commentaires.