Toyota Motor continuera d’équiper ses voitures hybrides Prius avec des batteries au nickel plutôt qu’au lithium, dixit l’agence Bloomberg. T
La raison n’est pas technique mais économique. Le carbonate de lithium est le plus intéressant pour les industries consommatrices car il a la forme physique la plus proche des besoins technologiques pour le stockage électrique.
Ce carbonate se trouve essentiellement à la frontière entre le Chili, l’Argentine et la Bolivie. Des réserves sous-marines existeraient aussi, dans la Méditerranée par exemple. Mais leurs coûts d’exploitation seraient élevés. Elevés aussi sont les coûts de transformation du minerai de lithium extrait des mines chinoises, américaines, russes ou du Zimbabwe si le niveau des prix de vente du lithium est trop bas.
A la différence du nickel, la barrière des prix a inhibé pendant des longues années l’exploration pour découvrir des nouveaux dépôts de ce métal mou. Conséquence : La production mondiale de nickel tourne autour de 1,5 million de tonnes tandis que celle de carbonate de lithium est proche des 100.000 tonnes. Quant aux prix, ils sont aujourd’hui proches de 17.000 dollars la tonne pour le nickel et d’environ 5.900 dollars pour le carbonate de lithium.
Dès lors, le débat actuel sur les dangers de la création éventuelle d’une OPEP sud-américaine du lithium mérite d’être sérieusement relativisé. Ce n’est pas la peine de craindre un frein aux exportations de lithium de la part des producteurs car ces derniers doivent prêter attention au développement de la consommation sinon les utilisateurs risquent de se tourner vers d’autres solutions telles que le nickel mais aussi, pourquoi pas, le zinc, le fer et plus tard l’hydrogène. Le choix de Toyota montre que malgré les avantages du lithium, le nickel représente la solution la plus rodée et sûre.
A plus long terme, l’automobile du futur se fera sans doute avec différentes propulsions, différentes batteries pour qu’aucune matière première ne domine vraiment son avenir.