In La Tribune 10 juillet 2019
Le minerai de fer est indispensable aux aciers carbone et inoxydable, qui sont en majorité produits en Chine ; c’est donc à Pékin que se trouve l’explication de la hausse des prix du minerai de fer de 2019. Par rapport à son historique, l’augmentation des cours est encore modérée puisqu’au-dessus de 120 $ les prix spot (plus élevés que les contrats à long terme) restent environ deux fois moins élevés qu’en 2007-2008. Il n’en reste pas moins que la très sérieuse Commission Nationale de la Réforme et du Développement, qui gère les stocks stratégiques du pays, enquête pour tempérer ces prix.
Certes au Brésil, le dramatique accident du barrage de Brumadinho, puis les menaces sur le site Brucutu et d’autres ont amoindris la production mondiale d’environ moins de 3 % ; certes, la météorologie n’a pas été favorable aux mines australiennes, mais ces deux phénomènes sont la surface des choses, la vérité est ailleurs…
La hausse de la demande minerai de fer en Chine, illustrée par une baisse des stocks dans les ports chinois, n’est elle aussi qu’un symptôme, bien qu’elle soit liée au nœud du problème, la restructuration du secteur de l’acier par Pékin. Comme chacun le sait, ce dernier continue de se restructurer pour diminuer la pollution atmosphérique. La production d’automne et d’hiver, très nocive, continuera d’être limitée par les autorités ; et les aciéries zombies continueront de fermer bien qu’elles soient soutenues par les gouvernements régionaux.
En conséquence les revendeurs d’acier, dont les stocks sont en général au plus hauts en mars et au plus bas en fin d’année, changent en 2019 leurs habitudes et avancent leurs commandes. De fait, de manière inhabituelle
Le minerai de fer est indispensable aux aciers carbone et inoxydable, qui sont en majorité produits en Chine . C’est donc à Pékin que se trouve l’explication de la hausse des prix du minerai de fer de 2019. Par rapport à son prix historique, l’augmentation des cours est encore modérée puisqu’au-dessus de 120 dollars la tonne les prix spot (plus élevés que les contrats à long terme) restent environ deux fois moins élevés qu’en 2007-2008. Il n’en reste pas moins que la très sérieuse Commission Nationale de la Réforme et du Développement (CNRD), qui gère les stocks stratégiques du pays, enquête pour tempérer ces prix.
Certes, au Brésil, le dramatique accident du barrage de Brumadinho, puis les menaces sur le site Brucutu et d’autres ont amoindri la production mondiale d’environ moins de 3 % ; certes, la météorologie n’a pas été favorable aux mines australiennes, mais ces deux phénomènes sont la surface des choses, la vérité est ailleurs…
Restructuration du secteur
La hausse de la demande de minerai de fer en Chine, illustrée par une baisse des stocks dans les ports chinois, n’est, elle aussi, qu’un symptôme, bien qu’elle soit liée au nœud du problème, de la restructuration du secteur de l’acier par Pékin. Comme chacun le sait, ce dernier continue de se réorganiser pour diminuer la pollution atmosphérique. La production d’automne et d’hiver, très nocive, continuera d’être limitée par les autorités ; et les aciéries zombies continueront de fermer bien qu’elles soient soutenues par les gouvernements régionaux.
En conséquence, les revendeurs d’acier, dont les stocks sont en général au plus hauts en mars et au plus bas en fin d’année, changent en 2019 leurs habitudes et avancent leurs commandes. De fait, de manière inhabituelle par rapport au passé, mais probablement normale par rapport à l’avenir, avec quelques mois d’avance ils ont commencé à stocker de l’acier pour la campagne 2020. Annualisée, la production d’acier chinoise porte l’image d’un boum, au-dessus du million de tonnes, et les prix du métal sont en fortes baissent. En écoinçon entre les prix du minerai de fer et ceux de l’acier, les sidérurgistes ne se portent pas bien.
Promotion de la production de base
Naturellement ces changements perturbent, et d’autres réformes dérangent : le gouvernement chinois encourage aussi la production locale de minerai de fer en substitution d’importations, et promeut la production d’acier en économie circulaire pour diminuer la consommation de ressources naturelles. L’ensemble rencontre des oppositions, et il y aura probablement des tensions, voire des incidents.
C’est pourquoi la CNRD prenait les devants et commençait une enquête là où les résultats seront les plus rapides, en s’intéressant à une éventuelle spéculation sur les prix de matières importées. Chacun se souviendra de l’enquête en 2009 à propos du même minerai de fer. Elle provoqua une baisse des prix et se concluait par un procès accompagné de lourdes incarcérations d’intermédiaires. Curieusement, depuis quelques jours, les prix du fer ont commencé à se rétracter, à suivre.