Qui pâtira de ce mouvement d’éloignement du cobalt ? Les premières victimes seront les mineurs artisanaux de République Démocratique du Cong spécialisés dans le cobalt. Pour eux, la fake-news des « métaux rares » aura provoqué la substitution et donc une calamité destructrice.
In La Tribune 18/02/2020
C’est fait, CATL et Tesla ont annoncé que les batteries des véhicules électriques de la marque éponyme produites en Chine ne contiendront pas de cobalt. Ils fonctionneront avec la technologie plus robuste fer-phosphate.
Pourquoi ? Pour une raison de coût, mais aussi pour ne pas être pris dans la nasse de l’infox sur les « métaux rares ». À force d’avoir crié au loup sur des métaux tel le cobalt, la substitution s’est mise en marche.
En attendant les batteries à lithium solide
Est-ce la fin du cobalt dans les batteries ? Cette substitution évite des surcoûts financiers et cherche à protéger de l’image associée à l’exploitation du cobalt. Elle est surtout une déviation pour éviter autant que faire se peut les batteries Nickel-Cobalt-Manganèse et aborder le plus rapidement possible l’étape suivante, celle des batteries à lithium solide ; voire plus loin une autre destination les batteries sodium.
Qui pâtira de ce mouvement d’éloignement du cobalt ? Il n’est pas certain que tous les constructeurs de batteries suivent cette voie sans cobalt. Toutefois, que ce mouvement d’éloignement soit important ou pas, les producteurs de cobalt en souffriront, mais pas ceux auxquels on pense. En effet, les mines industrielles établies en République Démocratique du Congo (RDC) sont en deuxième ligne, car leur production primaire est le cuivre, le cobalt n’est qu’un produit secondaire qui améliore les marges sans pour autant les construire. Les premières victimes seront donc les mineurs artisanaux de RDC spécialisés dans le cobalt.
Calamité destructrice pour les petits producteurs
Entre Kolwezi et Lubumbashi, ils vivent grâce à des prix du cobalt élevés. Pour eux, la fake-news des « métaux rares » aura provoqué la substitution et donc une calamité destructrice.
Sans doute penseront-ils à ces amateurs de l’information colporteurs d’infox en répétant la phrase d’Hugo : « L’ignorance est une réalité dont on se nourrit ; la science est une réalité dont on jeûne. Être un savant et maigrir ; brouter, et être un âne. »