Zinc : production réduite, prix + 60%!

Cette année le zinc fera face à cette situation, une particularité souvent évoquée notamment dans zinzin de zinc.

Si une mine s’épuise sans être remplacée par un nouveau  gisement, à consommation égale, le déséquilibre offre/demande s’installe et peut provoquer une hausse des prix. Cette année le zinc fera face à cette situation, une particularité souvent évoquée notamment dans http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-105159-zinzin-de-zinc-1023585.php zinzin de zinc .

En 2015, des mines de zinc fermeront, notamment Century en Australie et Lisheen en Irlande, jusqu’à récemment ces deux mines représentaient environ 5% de la production minière mondiale.  De nouveaux projets sont lancés,  mais comme toujours ils souffriront de retards techniques, sociaux ou bien économiques. En outre, des projets miniers verront le jour en Chine, pays qui déplace le compromis entre mines et environnement en faveur de ce dernier. Le président chinois a déclaré la « guerre à la pollution » elle-même parfois trouvant sa source dans la négligence de la sécurité au travail et la corruption. Par conséquent, la production chinoise rencontrera d’inédites contraintes environnementales et de sécurité.


Coté demande, au cours des cinq dernières années la consommation chinoise augmentait de 10% par an. Les aciers galvanisés représentent 60% de la consommation mondiale et les aciéristes chinois sont les premiers mondiaux. Les indications de marché qu’apportent leurs clients  sont positives aussi bien en provenance du secteur de l’automobile que de ceux des infrastructures, elles se sont en revanche assagies pour le bâtiment. A l’échelle mondiale la consommation de zinc pourrait continuer de croitre à un rythme proche des 4%.


Ceteris paribus, alors que la production de zinc n’augmentait que de 15% au cours des sept  dernières années,  en moins de temps qu’il n’en faut pour trouver un nouveau gisement de zinc et construire une mine, la consommation réclamera des volumes de zinc 30% supérieurs aux volumes actuels.


Certes, des concentrés de zinc sont encore disponibles comme l’illustrait une indication de hausse des frais de traitement de 10% consentie par le mineur Teck à l’affineur de zinc Glencore. Mais il est peu probable que cette production puisse combler le déficit à brève échéance, il ne peut pas non plus être résorbé par les stocks de métaux disponibles, notamment ceux du LME, ils sont déjà en baisse. Au printemps 2013 ils représentaient 2 mois de consommation mondiale mais ils sont désormais deux fois moins élevés. En outre, les statistiques indiquent des stocks à 90% situés dans les entrepôts nord-américains du LME et quasiment épuisés dans les entrepôts asiatiques et européens. D’éventuels acheminements  physiques traversant les océans renforceraient les prix.

Depuis 5 ans les prix du zinc restent stables entre 1800$ et 2400$.   Malgré une récente déprime des cours, comparés à l’été 2013 ils restent sur une pente ascendante. Ils synthétisent, à leur manière, un lent étranglement qui peut rapidement conduire à une hausse des prix du zinc d’environ 20%. A moyen terme, une anticipation est souvent une certitude oubliée, et lorsque la réduction de l’offre impactera réellement les stocks cachés de zinc métal et les réserves de concentrés,  une hausse plus substantielle pourra atteindre les 60%.
Publié dans Les Échos le 07 04 2015